MYEL : UNE QUÊTE VERS DES BIJOUX PLUS ÉTHIQUES

Cet article est une copie de l’article XTRA parue dans LaPresse+ le 4 novembre 2021
À Montréal, une bijouterie locale s’est donné comme ambition de faire du beau, et de le faire mieux. Depuis 2013, MYEL attire une clientèle à la recherche du parfait alliage entre joaillerie haut de gamme, design inspiré et matériaux éthiques. Cherchant toujours à trouver des solutions durables aux enjeux de l’industrie, la bijouterie peut maintenant se targuer d’être la première au Québec à offrir une collection conçue exclusivement avec de l’or certifié Fairmined.
1. Comment tout a commencé
Les débuts de MYEL relèvent presque de l’anecdote. De passage en Allemagne pour une année, Myriam Élie, la fondatrice de ce qui allait devenir la marque de joaillerie haut de gamme, constate que ses bijoux ont été dérobés à l’aéroport. Dotée d’une âme créative alimentée par des études en arts plastiques, l’expatriée déniche dans son nouveau quartier de quoi confectionner sa propre collection. Rien de luxueux, mais des bijoux qui lui ressemblent.
J’étais au cœur d’un pays étranger avec une belle-famille dont je ne partageais pas la langue. Me voyant m’initier à la joaillerie, mon beau-père, qui est prothésiste dentaire, a remarqué qu’il utilisait les mêmes outils de travail que moi. Autour de cette passion naissante, les liens commencent à se tisser.
De retour à Montréal, Myriam Élie poursuit son apprentissage auprès d’artisans d’expérience. L’univers de la joaillerie s’ouvre à elle, fascinant et mystérieux. MYEL voit le jour.
Le nom est né de la contraction de mon prénom et de mon nom, mais aussi de l’évocation du miel, cet or liquide et précieux.
2. L'or certifié Fairmined : plus responsable, plus transparent
Lorsqu’elle a commencé à interroger ses fournisseurs sur la provenance des métaux précieux et des pierres qu’elle employait, la créatrice de bijoux s’est butée à une chaîne opaque. « C’est excessivement difficile d’établir la traçabilité des matières premières dans cette industrie, confie Myriam Élie. Mais chez MYEL, on voulait plus de transparence et on tenait à s’assurer que notre approvisionnement est aligné avec nos valeurs. »
Parce que les défis sont nombreux quand on commence à creuser cette question : corruption liée à l’extraction des précieux minerais, conflits armés, travail forcé et exploitation des enfants, déforestation, déversement de mercure et autres polluants, etc.
La bijouterie montréalaise a joint les rangs de l'Ethical Metalsmith Association, un organisme voué à la promotion de pratiques responsables dans le domaine de la joaillerie. Les diamants de seconde main ou fabriqués en laboratoire se sont taillé une place dans les collections. Enfin, tendant constamment vers la réduction de l’impact environnemental et social de sa production, MYEL a récemment fait le saut vers l’or Fairmined. Toutes ses bagues de fiançailles en or portent désormais ce sceau.
La certification Fairmined assure que l’or et les métaux précieux associés proviennent d'opérations minières artisanales et qu’ils sont extraits à petite échelle. La traçabilité est directe, puisqu’il n’y a qu’un seul intermédiaire. Autrement dit, en choisissant cet or, on soutient directement les communautés qui vivent des mines aurifères et on les aide à devenir plus autonomes économiquement.
La joaillère admet toutefois que rien n’est parfait. En revanche, MYEL s’engage à divulguer avec transparence là où elle se situe sur l’échelle de l’éthique à mesure qu’elle y progresse.
3. Influences multiples et mouvantes
Myriam Élie est impatiente de pouvoir voyager de nouveau. Pour aller à la rencontre des communautés qui extraient les matières premières à la base des bijoux MYEL, mais aussi pour trouver l’inspiration un peu partout autour d’elle. Parce que c’est en se frottant à une foule d’univers – la mode, la musique, l’ambiance vibrante d’une ville étrangère, une exposition, les contrastes de la nature – que la designer fait jaillir l’étincelle qui guide ses collections.
On cherche à créer des pièces au design distinctif, mais qui résistent au temps et aux tendances, résume Myriam Élie. Choisir des bijoux de qualité et intemporels, ça reste le geste le plus écoresponsable qu’on puisse poser.